Si aujourd’hui nous trions de plus en plus, certains déchets dits ultimes ne sont toujours pas recyclables. Pour les traiter, ils sont conduits vers des centres d’enfouissement pour y être enterrés. Des sites où tout est sous contrôle, très réglementé, et qui sont conçus pour avoir le moins d’impact sur l’environnement.
Le précédent numéro du SMITOM Infos décrivait le rôle et le mode de fonctionnement du centre de tri de Rosières en Santerre. Pour rappel, le site a pour mission de trier les déchets en sous-catégories provenant des sacs jaunes et des sacs bleus, pour ensuite les recycler.
Pour compléter le tour d’horizon du devenir de nos déchets, il convient de s’intéresser à la troisième catégorie : celle des ordures ménagères résiduelles, que l’on retrouve dans les sacs poubelles noirs. Il n’existe pas de solution idéale pour traiter ces déchets « ultimes ». Ils rejoignent, soit des centres d’enfouissement, soit des centres de valorisation énergétique (incinérateurs) pour y être traités, suivant des conditions environnementales très strictes. Dans les deux cas, le traitement de ces déchets permettra de produire de l’énergie (gaz, électricité, ou vapeur).
Transportés par camions, les déchets sont immédiatement soumis à un premier contrôle dès leur entrée au centre d’enfouissement. Ce contrôle permet de connaître la quantité d’ordures ménagères chargée dans le camion, mais aussi de calculer son taux de radioactivité, qui ne doit pas dépasser le seuil autorisé. À l’issu de ce premier test, les déchets acceptés sont dirigés vers la zone de stockage, où ils sont à nouveau contrôlés, puis conduits vers les alvéoles de stockage.
Celles-ci sont totalement étanches pour éviter la pollution des sols et des eaux souterraines. Elles sont composées de plusieurs couches d’argile, de géo-synthétique, et de géo-textile, ce qui empêche tout contact avec la nappe phréatique. Les déchets sont déposés dans les alvéoles et compressés par couche de 50 cm d’épaisseur, grâce à un engin compacteur. Plusieurs couches de déchets sont constituées les unes sur les autres, jusqu’à atteindre la capacité maximale de stockage.
Chaque alvéole est équipée d’un système permettant d’évacuer les eaux contenues dans les déchets, appelées lixiviats. Elles sont collectées et traitées dans des stations d’épuration adaptées. La boue extraite est envoyée dans des centres spécifiques. La fermentation des déchets dans ces alvéoles produit également du biogaz. Il est capté grâce à des puits et transformé en énergie (eau chaude principalement). Une fois les alvéoles remplies, elles sont recouvertes de géo-textile, d’argile et de terre. Pour finir, la végétation est réintroduite pour que le site s’intègre parfaitement dans son environnement. Il est à noter que la loi oblige les exploitants à effectuer un suivi environnemental pendant une période de 30 ans après la fermeture du site. N’oublions pas : en triant, en compostant et en réduisant au maximum nos déchets, nous limitons grandement la quantité d’ordures ménagères à enfouir !
LE CHIFFRE
23 000
C’est le nombre de tonnes d’ordures ménagères produites en 2016, par la population totale du SMITOM du Santerre.